J'ai toujours eu l'intuition - et je ne suis évidemment pas le seul - qu'un certain nombre de croyances ou de pseudo sciences (terre plate, astrologie, influence de la lune, etc.) étaient liées à un défaut de représentation claire des distances astronomiques.
Je l'ai déjà exprimé il y a dix ans dans le petit film bien maladroit l'ivresse de l'ignorance, notre expérience de l'espace et du temps est biaisée par les limites de nos propres sens. Ce que l'on voit dans le ciel parait plus proche qu'il ne l'est. Parce qu'on est tout petit à l'échelle de l'espace, que ce que l'on voit ce sont des lumières lointaines et que la lumière est l'expérience même de l'instantanée.
La vulgarisation scientifique et les illustrations didactiques ne peuvent pas faire autrement que de donner des représentations très imparfaites des distances, des échelles, des énergies dont on ne sait pas trop définir les actions (la lumière, les rayonnements magnétiques et toutes ces ondes de fréquences variées).

À titre d'exemple, si on devait représenter à l'échelle le soleil sur une page de livre, en le représentant avec un diamètre de 13 centimètres, la Terre se trouverait à 150 cm. Un mètre 50 de papier. Il faudrait un leporello de taille conséquente pour la placer à l'échelle, et elle ne ferait guère qu'un dixième de millimètre de diamètre, une petite chiure de mouche sur la page du livre. Et il faudrait 45 mètres de papier pour placer sur le même format la planète la plus éloignée, Neptune (dont l'existence a été totalement ignorée par l'humanité avant le XIXe siècle), qui ne mesurerait qu'un demi millimètre...

Notre système solaire, poignée de planètes perdues dans l'immensité de la galaxie, n'est pas encore tout à fait bien connu, une neuvième planète étant suspectée exister dans le fin fond de notre système - une existence déduite par les ondes gravitationnelles et leur influence sur les corps astraux à proximité depuis 2016.

Expérience de pensée

Je propose donc sur cette page une petite expérience de pensée pour visualiser ces distances. En espérant que je ne me suis pas planté dans les conversions et les échelles... des fois je m'y perds un peu aussi.

Imaginons donc que la Terre, cette planète sur lequel l'espèce humaine vit et évolue, soit une grosse boule de 1 mètre 20 cm de diamètre. Un peu comme les représentations du titan Atlas portant le monde.

La Lune, unique satellite naturel de la Terre (Jupiter en a 95 connus !) se trouverait - à cette échelle - à 38 mètres de distance et ne mesurerait que 34 centimètres de diamètre.
38 mètres c'est la taille moyenne d'une péniche, on devrait placer la Terre à une extrémité et la Lune à l'autre.
À cette échelle, les failles et reliefs de la Terre sont peu prononcés. L’Everest, le sommet le plus élevé du globe, ne mesurerait même pas un millimètre, à peine de quoi le sentir au toucher. Les fosses marines les plus profondes également à peine 1mm en creux, l'eau à la surface du globe n’étant guère plus qu'une humidité superficielle, de quoi remplir un verre d'eau salée.
Et le Soleil, à cette échelle d'une Terre de 1.20m, se trouverait à 15km de distance, environ trois heures de marche, et mesurerait 139m de diamètre. 139 mètres c'est la taille moyenne d'une de ces éoliennes géantes qu'on croise parfois dans le paysage. Et à cette échelle encore, l'étoile la plus proche de notre système (Alpha du Centaure) serait à plus de 4 milliards de kilomètres...

Interactivité

Pour manipuler ces distances et expérimenter un peu de manière interactive, j'ai créé deux pages avec P5.js, la bibliothèque javascript issue de Processing.

La première concerne la Terre et la Lune, avec le placement de quelques orbites de satellites artificiels (de navigation, le télescope Hubble et la station spatiale internationale).
Cliquez sur l'image ci-dessous pour ouvrir la page. La seconde concerne le Système solaire, avec le placement des planètes connues.
Cliquez sur l'image pour ouvrir la page. Encore une fois, il faut relever les limites de ces représentations : la profondeur et l'alignement sont artificiels, les planètes ne sont pas parfaitement rondes, ni droites, les orbites non plus, les satellites de navigation sont plus des nuées de points à des altitudes variables et tout autour du globe, etc.

Mais je voulais - principalement comme un exercice de codage et de représentation - imprimer ces données en moi et les partager ici.

Je termine par une image reprenant les textures des surfaces des planètes que j'ai bricolé à partir d'images glanées sur le net.

Bisou.